De notre temps. De leur temps. Depuis ses débuts, la compagnie du Chuchotement mène une recherche à la fois très personnelle et en même temps portée par l’effet du temps. Une recherche sur la danse, ou plutôt devrions-nous dire sur le geste. Un geste dansé, éclaté, exploré dans toutes ses formes. Un geste imperceptible qui prend racine dans l’architecture particulière des corps qui le vivent. Car ce qui importe dans le travail de Minou Wozniak, c’est la conscience du corps. Une conscience innée, une conscience acquise tout au long des recherches que la compagnie mène depuis plusieurs années. Une conscience qui demande autant de travail physique qu’intellectuel, car le corps est une matière à faire, une matière à inventer comme tout ce qui touche à cette matière. Et c’est bien ce qui fait la particularité de cet acte, de ce geste, de ce mouvement dansé, pensé, travaillé et inventé par la compagnie du Chuchotement, le renouvellement sans cesse de cette matière dans son ressenti, dans sa perception comme dans sa création. Un renouvellement qui passe par un éclatement, celui des frontières entre les disciplines, explorant toutes les énergies, toutes les envies pour aller à la recherche d’une autre danse, où le son, la lumière et l’image dépassent le cadre de l’accompagnement pour devenir part de ce geste dansé. Geste devenu entier, dans une danse en perpétuel mouvement qui déplace sans arrêt ses limites pour s’inventer autrement. Vincent Verlé |